La revitalisation de nos églises

La revitalisation de nos Églises : une vision et un processus.

Un sondage réalisé il y a cinq ans auprès des présidents des unions d’Églises affiliées au CNEF a révélé que 50 % de leurs Églises plafonnent ou périclitent plus ou moins lentement. Il est urgent de revitaliser ces communautés. On observe ce phénomène partout en Europe et en Amérique du Nord. Mais ce n’est pas une fatalité !

Pourquoi faut-il revitaliser une église ?

Pourquoi faut-il revitaliser une Église ? Quelles sont les indications montrant que cette démarche est nécessaire ?

  • L’Église subit une lente érosion en nombre de participants
  • L’Église ne cherche pas à vivre dans le monde contemporain
  • L’Église a oublié la mise en pratique du grand ordre missionnaire (Mt 28.18-20).
  • La routine s’est installée dans l’Église. Les membres sont trop attachés à leurs habitudes de fonctionnement. Tout est devenu prévisible.

Cette liste n’est pas exhaustive !

La revitalisation est-elle biblique ?

Dans l’Ancien Testament les récits répétés de rois qui ont dû restaurer en Israël un culte qui honore Dieu sont suivis des récits de la reconstruction de Jérusalem et du Temple après le retour de l’exil ainsi que de l’appel à « revenir à l’Éternel » (Zacharie 1.3).

Dans le Nouveau Testament, cinq des sept Églises mentionnées au début de l’Apocalypse sont interpelées par Jésus pour qu’elles se repentent (ce qui signifie changer de façon de penser) pour retrouver leur premier amour et leurs premières œuvres.

La revitalisation d’une Église, c’est donc tout simplement le retour à une Église en bonne santé, dont voici une définition très simple :

Un groupe de chrétiens, rachetés par la grâce de Dieu, où l’on cherche 

  • à aimer Dieu de tout son être (Marc 12.30)
  • à aimer son prochain (Marc 12.31) 

       dans son contexte culturel.

La revitalisation commencera par une prise de conscience qu’il est nécessaire de porter un nouveau regard sur son Église, autrement dit d’acquérir une vision de la situation que l’on aimerait atteindre. 

Mais cela ne suffit pas, car il faut mettre en œuvre un processus dans la durée pour cheminer vers la vision de façon progressive, en amenant tous les membres dans la même direction, malgré les réticences (voire l’opposition) de quelques-uns.

LA VISION

Le schéma suivant présente une vision bien adaptée à notre culture contemporaine : elle met l’accent sur la bonne articulation de l’Église rassemblée (que ce soit en présentiel ou par internet) avec l’Église dispersée où les chrétiens vivent leur relation avec Dieu et les autres tout au long de la semaine.

LE PROCESSUS 

Le processus qui découle de cette vision demande un travail simultané sur les trois aspects énoncés dans la description d’une Église en bonne santé : 

  • La dimension spirituelle (aimer Dieu), pour que tous les moments de la vie soient vécus devant lui, en étant conscient de sa présence et de la pertinence de l’Évangile. Il faut éviter à tout prix de se trouver dans une bulle religieuse. L’objectif de l’Église rassemblée sera d’adorer Dieu sans être déconnectée des réalités actuelles et de préparer les chrétiens à bien vivre leur foi tout au long de la semaine. Le culte « phare » réunira certainement une grande partie de la communauté, mais dans notre société complexe l’Église pourrait proposer d’autres cultes à des horaires différents et d’un style différent pour prendre en compte les contraintes de travail ou des approches différentes de la spiritualité (plus liturgique, plus méditative ou plus artistique, par exemple).
  • La dimension sociale (aimer les autres), pour améliorer les relations des chrétiens entre eux et avec leur cercle d’amis et de connaissances non chrétiens. L’amour fraternel est le signe que nous appartenons au Seigneur (Jean 13.35) et il déborde sur notre entourage. En particulier dans les quatre réseaux relationnels où chacun de nous est inséré : famille, quartier (ou ville), travail ou éducation, amis (loisirs). Et c’est là où le chrétien prendra des initiatives personnelles pour faire du bien autour de lui, et quand l’occasion se présente, il apportera son témoignage. Mais c’est réunis avec d’autres chrétiens qu’il sera émerveillé de la grâce de Dieu, et de ce fait il parlera de « l’abondance du coeur ». (Mt 12.34).
  • La dimension sociétale (le contexte culturel), pour inclure dans la vie d’Église des éléments de la culture contemporaine qui sont compatibles avec l’Évangile. Cela permet de construire des passerelles vers nos contemporains par le biais de leurs préoccupations.

C’est ainsi que notre vie de croyants sera plausible aujourd’hui, que nous soyons rassemblés ou dispersés. Bien vivre notre vie au quotidien comme première étape de l’évangélisation (l’élan missionnel concret) est indispensable, car peu de non chrétiens poussent la porte de nos salles de culte sans y être accompagnés par des chrétiens. Mais il faut que l’Église soit compréhensible et que son message soit à la portée de ces personnes invitées. Une Église en bonne santé a donc une double orientation : une dimension orientée vers l’extérieur et une dimension orientée vers le rassemblement, mais ces deux aspects se complètent pour que l’Église soit pleinement missionnelle.

Cet article ne peut qu’effleurer le sujet. Il y aurait encore beaucoup à écrire sur la mise en œuvre concrète de la revitalisation et de l’accompagnement d’une Église qui se lance dans cette aventure. Vous trouverez d’autres ressources sur le site https://www.revitalisation.fr.

Extrait de la rubrique « En mission » de Christ-Seul – mai 2021 

Par David BROWN

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